30-06-2020 in Non classifié(e), Dortmund

Lac PHOENIX : mémorial pour les anciens travailleurs forcés

Lieu de mémoire et d’information

75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un important lieu de mémoire voit le jour à Dortmund : sur l’île de la culture, sur la rive ouest du lac PHOENIX, un mémorial rappellera à l’avenir l’histoire des travailleurs et travailleuses forcés du régime nazi à Dortmund. Le lieu de mémoire et d’information qui vient d’être réalisé est issu d’un concept élaboré en 2015 par Pia-Laureen Emde, ancienne étudiante en architecture. Marc Horstmeier, fondé de pouvoir de SHA, était le chargé de cours de l’époque et responsable de la réalisation pour le compte de la ville de Dortmund. La sculpture a maintenant été installée sur le site.

En coopération avec le Mahn- und Gedenkstätte Steinwache, des concepts pour un mémorial ont été élaborés par des étudiants de la faculté d’architecture de l’Université des sciences appliquées de Dortmund au cours du semestre d’été 2013, dans le cadre du cours « Konstruieren 3 » encadré par Marc Horstmeier. Il s’agissait de créer une installation spatiale sculpturale à valeur d’usage qui, au-delà de la plaque commémorative classique, réagisse de manière sensible et appropriée tant à l’histoire qu’au lieu et au contexte actuels. On recherchait une marque locale expressive qui serve également de support d’information.

Après l’exposition publique de tous les projets à la Steinwache et leur présentation aux instances municipales, le projet de sculpture en acier de plus de quatre mètres de haut de Pia-Laureen Emde a été retenu pour être réalisé, avec l’approbation du comité consultatif sur l’aménagement de la ville de Dortmund.

Cette construction praticable très expressive est constituée d’une stratification horizontale de tôles d’acier massives et de caissons en acier, dont certains font office de luminaires vers l’intérieur et l’extérieur. L’alternance de l’ombre et de la lumière – de jour comme de nuit – ainsi que l’opposition entre l’abrupt et le filigrane sont les caractéristiques essentielles de ce lieu de mémoire. A l’intérieur, les caissons lumineux servent de supports d’information et d’images sur l’histoire du travail forcé à Dortmund. En pénétrant dans la sculpture, l’environnement est occulté et la confrontation avec le thème devient une décision consciente.

Plus de 13 millions de travailleurs forcés étrangers ont été exploités dans le Reich allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été utilisés dans les usines d’armement ainsi que sur les sites de production.

chantiers, dans l’agriculture, l’artisanat ou chez les particuliers. Rien que dans la ville industrielle de Dortmund, il y avait jusqu’à 80.000 hommes et femmes. Près d’un quart de cette main-d’œuvre devait travailler pour la seule Dortmund Hörder Hüttenverein (DHHV), dont l’usine Phönix se trouvait à l’emplacement de l’actuel lac du même nom. De plus, un camp d’accueil pour les travailleurs forcés de la police secrète d’État (Gestapo) se trouvait ici, à l’ancienne Emschertor/Hermannstraße, sur le site de l’usine pendant la Seconde Guerre mondiale.

À l’origine, le mémorial devait être construit sur la rive sud du lac – dans la zone de l’ancien accès au camp. Le site a toutefois dû être déplacé à plusieurs reprises, ce qui a encore retardé la mise en œuvre. Finalement, un site consensuel a été trouvé sur l’île culturelle du lac PHOENIX, où le mémorial forme un ensemble bien visible et chargé d’histoire avec la poire Thomas.

Photos : Archives municipales